Les acteurs des industries agroalimentaires préparent le prochain contrat de filière

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Ce jeudi 16 juin 2022, dans le cadre de la révision du Schéma Régional de Développement Économique d’Innovation et d’Internationalisation (S.R.D.E.I.I.), s’est tenu au Montgaillard Culture & Arts (M.O.C.A.), le premier comité de la filière agroalimentaire. Cet évènement important organisé par la Région Réunion a réuni plus de 70 participants pour réfléchir à un nouveau plan d’actions économique pour les acteurs de la filière.

Cette filière est éminemment stratégique pour le développement de La Réunion puisqu’elle représente 352 entreprises et près de 4500 salariés. Elle pèse 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 95 millions d’euros à l’export. Les industries agroalimentaires sont le premier secteur industriel de l’île.

Comme l’a rappelé Monsieur Pascal Plante, élu délégué à l’internationalisation des entreprises, «nous voulons renouer avec la Région, «collectivité stratège», qui pense son territoire et qui se donne les moyens économiques de ses ambitions.»
Ce comité de filière intervient dans un contexte particulier de changement de paradigme économique profond qui va influencer pendant plusieurs années nos modes de vie et de pensée. Les cadres de référence des Réunionnais depuis la fin des années 1980 sont en train de changer. Le développement accéléré des pays Émergents a créé un choc d’offre en quelques années sur la demande de matières premières mondiales dont les prix n’ont eu de cesse d’augmenter. Partout, l’inflation, que l’on croyait disparue, est de retour. Et encore plus sur un territoire comme celui de La Réunion qui connaît des handicaps structurels déterminants comme l’insularité et l’éloignement des grandes routes maritimes.

Les chaînes de valeurs mondiales, construites dans le cadre de la libéralisation des échanges dès la fin des années 1980, et qui ont permis la réduction des coûts par l’accélération du trafic maritime, sont remises en question.
Les entreprises et les ménages réunionnais sont impactés de manière directe au portefeuille par cette hausse des coûts des intrants et des matières premières.

Les délais d’approvisionnement des entreprises locales ont globalement doublé avec un impact certain sur leur trésorerie.

Depuis la crise sanitaire, et maintenant la guerre en Ukraine, il n’a jamais été autant question de relocalisation des industries locales pour assurer la sécurité alimentaire du territoire. La récente constitution dans l’enceinte portuaire d’une réserve stratégique de céréales le confirme. Cette réalité est celle des Réunionnais.

Il nous faut ajouter à cela l’évolution des habitudes de consommation. Les consommateurs Réunionnais sont devenus plus exigeants. Ils sont de plus en plus attachés à la qualité environnementale des produits qu’ils consomment. Ils veulent également des produits sains et durables, et surtout à un prix raisonnable. Face à ces bouleversements à la fois conjoncturels et structurels, les représentants des industries agro-alimentaires, ont un rôle à jouer dans la transformation des produits, du champ à l’assiette.

Comme l’a indiqué Pascal Plante à l’ensemble des acteurs économiques et professionnels du secteur, «qu’il s’agisse de l’État, du Département et évidemment de la Région que je représente ici, nous avons la volonté politique. Et nous l’avons d’autant plus que nous avons formalisé au sein de notre projet de mandature cet objectif de sécurité alimentaire pour notre territoire. Il s’agit donc pour nous d’une priorité.»

Ces travaux, programmés en concertation avec les acteurs de la filière, déboucheront sur la réalisation d’un contrat de filière, signé d’ici à la fin de l’année par la Présidente de Région Huguette Bello et les acteurs de la filière. Ce contrat fixera la feuille de route commune aux acteurs publics et privés du secteur de l’agroalimentaire. Il déterminera également les engagements de la Région Réunion et des acteurs économiques pour renforcer la compétitivité des industries locales à travers une politique ambitieuse d’innovation et de soutien à l’export.
Il ne s’agit pas simplement d’un plan défensif pour faire face à ce nouveau paradigme économique mais bien d’une véritable stratégie offensive pour faire également gagner les entreprises locales. Il faut les rendre plus fortes et plus innovantes pour aller conquérir des marchés à l’export en travaillant sur l’image de la filière. De nouveaux outils d’aide à l’investissement seront développés dans le cadre de la Programmation européenne 2021-2027.
Mais ce contrat définira également le plan d’actions pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et de gains de pouvoir d’achat qu’attendent les ménages et familles de La Réunion. Il aura pour mission, enfin, de valoriser les ressources locales. Comme l’a rappelé Pascal Plante, «c’est un exercice de responsabilité qui nous engage tous pour le bien de notre territoire, de nos entreprises et de nos familles.»

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