Le fondateur du restaurant le Bangkok à St Denis , Jeannot Law-Thu, est décédé

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Jeannot Law-Thu, surnommé «Ah-Kong» grand-père maternel en cantonnais, a tiré ce mercredi 9 juin 2021, sa révérence à l’âge de 82 ans. Chef cuisinier aguerri, il a lancé le restaurant Le Bangkok, il y a plus de 40 ans, dans l’angle de la rue Victor Mac-Auliffe et Jules Auber, à St-Denis.

Père de quatre enfants et fils d’immigrés chinois, Jeannot Law-Thu «a commencé de rien. Il a travaillé depuis très jeune, et a fait plein de petits boulots avant de pouvoir ouvrir Le Bangkok, dans les années 1973-1974. Il s’est démené pour donner le meilleur de lui-même. Il a tout fait pour ses enfants, tout en mettant des sous de côté pour réaliser son rêve, avoir son propre restaurant», confie sa fille, émue, Frédérique Chane-Yin. Sociable et bienveillant, «il était très connu. Son restaurant c’était son bébé. Pour les occasions comme les baptêmes, mariages et anniversaires, il était beaucoup sollicité», ajoute-t-elle.

Bon vivant et actif, passionné de jardinage, de bricolage et de Mahjong «après ses journées au restaurant, il allait jouer aux Mahjong, le jeu des dominos chinois avec ses amis», se souvient encore sa fille. «Il faisait ce qui lui plaisait. Et qu’importe ce que pensera-t-on. En fait, il était de la trempe de ceux qui allaient de l’avant et ne sourcillaient même plus quand ils encaissaient les charges de la société. Sans bac, ni diplôme, il a soulevé des montagnes. Il a vraiment galéré mais il était très combattif».

Généreux «il a tout donné. Donner sans jamais rien attendre en retour. Sinon, peut-être que la réussite et le bonheur de ses quatre enfants soient au-dessus de ce qu’il a accompli dans sa vie. Un grand cœur, une grande âme. Il a tout mis en œuvre pour qu’on réussisse. C’était not’ zarlor’, notre super-héros.», déclare-t-elle, remplie d’émotions.

Un grand-père modèle

Comme tout super-héros, il a eu des moments plus difficiles que d’autres à surmonter «suite à des problèmes de santé, il a dû arrêter de travailler. Fin décembre 2010, il est tombé dans le coma pendant près d’un mois, ça nous a beaucoup inquiétés».

Courageux et persévérant, grand-père de cinq petits-enfants, Jeannot Law-Thu s’était relevé et a pu tout de même transmettre son amour pour la cuisine chinoise et créole à son petit-fils, Stan-Lee Lo-Hoi-Ning, «Depuis que j’ai l’âge de tenir une fourchette, un rituel s’est instauré. On cuisinait ensemble tous les dimanches. Il m’a tout appris. De l’assaisonnement des plats à leur cuisson. Le plat qui m’a le plus marqué c’est le sauté mines. Synonymes de longévité, les mines étaient toujours à l’honneur lors des festins. Ce plat me fera toujours penser à lui.. », raconte le jeune homme de 17 ans.

«Petit, j’avais toujours eu l’impression que mon grand-père était grand. Capable de me porter dans la main pour attraper le traîneau du père noël. Petit bout d’homme, modeste et sincère, j’ai toujours voulu lui ressembler, suivre son chemin. Alors souhaitez-moi bon courage dans ce challenge, qui me mange les entrailles. Suivre son chemin vers la liberté, devenir le «Ah-Kong» des temps modernes».

Un hommage lui est rendu toute la journée sur notre antenne. L’équipe de Radio Free Dom présente à la famille endeuillée ses sincères condoléances.

Armon Coupou, président de la Ligue de Rugby l’a bien connu et indique que “Sa spécialité était la soupe chinoise, c’est quelqu’un qui a marqué la vie de St Denis, on a connu Mr Anny qui est parti du Pékinois, c’est une seconde institution qui s’achève, il était très connu dans toute la capitale, et … ciao l’artiste”

Crédit photo du restaurant Le Bangkok (archive): www.monmenu.re

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