Lodge de la Possession : le restaurant les “Baies Roses” surplombent la baie

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20H, nous nous attablons, et ce fut un repas à “sensations” mais pas dans le bon sens du terme.
Intitulé “le menu d’Aphrodite”, les entrées se composaient d’une raviole de homard et d’une ballotine de foie gras au chocolat noir de Madagascar.
Trois plats ont suivi : un médaillon de boeuf à la truffe, un thon roulé au gingembre et son mini pad thaï, un canard aux asperges…
Pour le dessert : on annonce “perle de chocolat blanc farcie au caviar, un nougat glacé au miel et rose, et une mousse au chocolat et curcuma torréfié”.
Intéressant n’est ce pas ?
Voici donc le ressenti final… après 3H30 passés à table.
Ludovic, le jeune chef, est talentueux. Sans aucune contestation possible. Il est là depuis deux mois aux commandes des “Baies Roses” et a visiblement le coeur de bien faire. Et il est très bon sur le plan technique. Il a misé pour ce repas en 8 temps sur des cuissons “minute” pour chaque table et ce fut une catastrophe en terme de service. En effet, le restau était plein, 50 couverts, avec des invités qui sont arrivés à des heures différentes pour un menu unique. Résultat, j’imagine mal (à moins d’avoir une brigade gigantesque) de concocter en même temps minutes tous ces plats x 2 ou 4 à des timing différents etc etc.
Nous nous sommes attablés à 20H. 45 min plus tard, nous n’avions même pas d’eau mise à table tellement le service était débordé. L’eau posée, il a fallu attendre encore 15 minutes pour découvrir les deux ravioles et là, belle surprise. On comprend que le chef a cuit le homard, qu’il a dépiauté la chair en cuisine, et fait cuire le tout “minute ” dans un bon bouillon et qu’il a réalisé une sauce aux crustacés véritablement “maison” avec les coques et la tete, sauf qu’elle n’a pas été suffisamment réduite (mais au moins, ce n’est pas de la poudre comme certains établissements). 25 longues minutes après avoir fini notre première entrée, arrive le foie gras. Malheureusement, il arrive “chaud”, donc difficile de l’apprécier même s’il est maison et plutôt bien réalisé (c’est a dire mi cuit). Il avait transpiré et il ne subsistait plus que le goût du “gras”, même si le chutney surprenant tentait de “twister” la chose (comme un rougail pimenté). Fort de ces attentes interminables, et des regards désespérés des autres clients qui s’emmerdaient visiblement autour de nous, et qui avaient sorti les GSM pour patienter , qui sur FB, les autres ailleurs, nous demandons à la serveuse s’il est possible de lancer immédiatement le boeuf pour qu’il n’y ait pas encore 1/2h d’attente. Elle nous explique que le boeuf est prêt, et effectivement, quand nous demandons à ce que le foie gras nous soit enlevé car pas mangeable, le boeuf est posé… tiède, avec sur-cuisson et quelques lamelles de truffe noircies dessus avec un jus court et un trait de purée de celeri.
Je suppose que ce pauvre boeuf a du attendre son retrait sur son assiette chaude et qu’il a du continuer encore à cuire, ce qui a donné un boeuf assez dur à mâcher. Quant à la truffe, aucun intérêt gustatif : c’étaient les lamelles que l’on trouve en conserve, et qui n’offrent pas de goût comme les fraîches. Mais on sent là aussi la technique, la purée de céleri a été parfaitement réalisée, onctueuse , passée au tamis… A ce stade du repas, deux attitudes : l’énervement, ou le rire. Nous avons choisi la 2eme option avec mon Valentin et déclarons forfait. On demande à la serveuse de nous apporter directement le dessert car il était pratiquement 23 heures, que certaines tables se voyaient encore servir des plats chauds, et qu’on avait envie d’en finir.
Mais… par curiosité, j’ai demandé quand meme si on pouvait me servir un peu de canard aux asperges. Re-attente où on se regarde dans le blanc des yeux, le canard arrive (sans les desserts demandés), je goûte, asperges bien cuites, canard parfaitement cuisiné, jus magnifique (pauvre chef qui avait tant voulu faire plaisir à ses clients)… 15 min encore et le dessert arrive : une coupe de champagne dans lequel trône une cuillère de caviar, et une assiette avec 2 mignardises.
Et là c’est effet “Nicky Larson et son corbeau avec les petits points derriere la tête”, ou la “goutte d’eau” sur le côté de Sailor Moon. On éclate de rire. On demande à la serveuse où est la perle de chocolat blanc, elle nous dit que c’est dans le verre de champagne, ça puait le poisson, c’était imbuvable, franchement… compliqué. Quant à l’assiette, un micro nougat glacé, et … on cherche la mousse au chocolat au curcuma torréfié, et on a ce micro gateau sec, ultra cuit de chocolat que j’ai cassé en 2 devant elle alors qu’elle me soutenait que c’est “une mousse”. Nous avons ensuite échangé avec d’autres clients qui ont abdiqué et ce qui était certain, c’est que c’etait raté à cause de cette attente, due à l’inorganisation. Quel dommage… on sentait que tout le monde avait mis un soin infini pour offrir une soirée d’exception, je me suis mise à la place de l’équipe, et ai été navrée pour eux. Conscients de tout cela, je précise qu’un des deux repas a carrément été offert par le Lodge, ce qui n’était évidemment pas le but recherché, mais ce geste montre le professionnalisme de la direction, qui aura à coeur de faire les “réglages” nécessaires lors des prochaines soirées à thème. Le chef est très bon alors tien bo largue pas !

Canard aux asperges

Boeuf aux truffes, purée de céleri 

Raviole de Homard et jus

Foie gras au chocolat noir de Madagascar, petit condiment pimenté

Champagne au caviar, nougat miel et rose, et mousse au chocolat noir

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